La nature selon Boucar
Mélanger santé et environnement intéresse au plus haut point Boucar Diouf. Justement, c'est ce que fait le Dr François Reeves depuis 12 ans en proposant comme thérapie à certains de ses patients des promenades dans les bois.
Ce cardiologue d’intervention au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) et à l’Hôpital de la Cité-de-la-Santé de Laval utilise en fait le shinrin yoku, une mesure de santé environnementale qui existe depuis 1983 au Japon.
Le shinrin yoku se situe à la frontière de la philosophie, de la psychologie et de la physiologie. Des mesures physiologiques documentées de patients qui l’ont pratiqué indiquent une baisse de leur pression, de leur fréquence cardiaque et de leur cortisol (hormone du stress). « En fait, la plupart des fonctions de base de l’humain s’amélioraient en forêt par rapport à un milieu urbain minéralisé », explique le Dr François Reeves.
Le médecin rappelle que les végétaux sont présents sur la terre depuis 1 milliard d’années. Malheureusement, depuis une centaine d’années, l’humain s’est dissocié de ce contact avec la nature, alors que les arbres ont des bienfaits essentiels pour la santé; ils sont de grands filtres à air et ils métabolisent le dioxyde de soufre, le dioxyde d’azote, les particules fines et l’ozone.
Un arbre respire puissamment, mille fois plus que vos poumons.
Ainsi, « la forêt est un endroit de ressourcement perpétuel », soutient-il. Elle pourrait contrer la pollution, qui cause 7 millions de décès annuellement. En 2050, près de 75 % de la population mondiale vivra dans des villes, ce qui est déjà le cas de 87 % de la population québécoise. Le Dr François Reeves propose de planter davantage de plantes et d’arbres, soit de 20 à 25 % de plus.